septembre 11, 2023

Faut-il opter pour une SCI ou un investissement en nom propre pour son premier investissement locatif?

Vous êtes sur le point de franchir le seuil captivant du monde de l’investissement immobilier, mais une question vous taraude : faut-il investir en nom propre ou via une Société Civile Immobilière (SCI) ? Vous n’êtes pas seul. C’est un choix crucial qui confronte tout investisseur sérieux et peut impacter significativement la rentabilité, la gestion, ainsi que le potentiel de transmission de patrimoine de votre futur bien. Mais n’ayez crainte : vous êtes au bon endroit pour démêler cet écheveau complexe. De la fiscalité aux besoins en liquidité, en passant par les avantages et inconvénients spécifiques à chaque option, ce guide complet vous apporte les éclaircissements nécessaires pour faire un choix informé.

Comprendre les enjeux de la fiscalité : un point essentiel

Comprendre les enjeux de la fiscalité un point essentiel

Avant de plonger dans le détail des stratégies d’investissement, il est essentiel de souligner l’importance du choix fiscal dans toute opération immobilière. Ce choix peut significativement influer sur la rentabilité nette de votre projet. En effet, une optimisation fiscale inadéquate peut rapidement transformer un investissement initialement rentable en une opération financière déficitaire.

Mais attention, si la fiscalité occupe une place centrale, elle ne doit pas occulter d’autres aspects clés. Parmi ceux-ci, on compte le contexte de l’investissement (en solo ou en consortium), la situation financière des investisseurs, ainsi que les modalités de financement. Tous ces éléments constituent des variables essentielles qui peuvent faire pencher la balance entre une investissement en nom propre et un investissement via une Société Civile Immobilière (SCI).

La complexité des enjeux rend difficile toute généralisation. Il n’existe donc pas de « solution unique » qui serait applicable à tous les profils d’investisseurs. En revanche, certains critères et particularités liées à chaque option permettent de dessiner les contours d’une stratégie d’investissement plus ciblée. Ces aspects seront abordés en profondeur dans les prochaines sections, afin de vous fournir les clés nécessaires pour prendre la décision la plus judicieuse pour votre premier investissement locatif.

Le régime LMNP est généralement plus adapté d’un point de vue fiscal

Le régime LMNP est généralement plus adapté d'un point de vue fiscal

Après avoir établi l’importance de la stratégie fiscale dans le choix entre investissement en nom propre et via une Société Civile Immobilière (SCI), examinons l’option souvent privilégiée pour les investisseurs en solo : le régime de Loueur Meublé Non Professionnel (LMNP).

Contre toute attente, et à rebours de certaines idées reçues, choisir d’investir via une SCI soumise à l’Impôt sur les Sociétés (IS) n’est pas toujours le plus avantageux sur le plan fiscal. Certes, cette structure permet la déduction de certaines charges et l’amortissement du bien immobilier, mais elle vient également avec son propre ensemble de contraintes. La plus notable est la fiscalité sur la plus-value en cas de revente du bien. Plus clairement, si le bien est cédé après avoir été intégralement amorti, la base de calcul de cette fiscalité s’envole, rendant la transaction nettement moins attrayante.

La longévité de la détention du bien a ici une importance cruciale : plus le bien est détenu longtemps, plus la fiscalité sur la plus-value sera lourde à l’heure de la revente. N’oublions pas non plus les complexités administratives et les frais de gestion annuels qui sont généralement plus élevés dans le cadre d’une SCI que pour un investissement en nom propre.

Le besoin de liquidité est un autre facteur clé à ne pas négliger. Pour les investisseurs désireux d’avoir un accès direct au cash flow généré par leur investissement, la formule en nom propre est sans conteste plus adaptée. Dans une SCI à l’IS, les bénéfices sont, en quelque sorte, « emprisonnés » au sein de la structure. Pour en prendre possession, une distribution de dividendes est nécessaire, soumise à une fiscalité propre qui peut s’avérer coûteuse.

Néanmoins la SCI possède plusieurs avantages pour investir dans l’immobilier

Néanmoins la SCI possède plusieurs avantages pour investir dans l'immobilier

Après avoir exploré les avantages fiscaux du régime LMNP, il serait injuste de passer sous silence les atouts non négligeables offerts par la Société Civile Immobilière (SCI). Dans des contextes particuliers, cette structure peut s’avérer être un véritable allié. Examinons ses mérites plus en détail.

Un remède à l’indivision pour les investisseurs multiples

Le premier avantage de la SCI est sa capacité à résoudre les problèmes d’indivision, particulièrement lorsque plusieurs investisseurs sont impliqués. En procurant une stabilité structurelle, la SCI permet de déjouer les éventuels blocages administratifs ou de gestion, souvent complexes dans un investissement à plusieurs. Autrement dit, il s’agit d’un véhicule d’investissement parfait pour ceux qui envisagent une entreprise commune dans le secteur immobilier.

Un outil de transmission de patrimoine

Le deuxième point fort réside dans la planification de la succession. Même si la transmission patrimoniale peut sembler lointaine pour un premier investissement, la SCI offre une méthode efficace et fiscalement avantageuse pour céder progressivement des parts sociales à vos héritiers.

De plus, elle permet le démembrement des parts sociales, une stratégie qui peut considérablement réduire le coût fiscal de la transmission.

Une structure favorable pour la capitalisation

Enfin, la SCI se distingue par sa flexibilité en matière de gestion des liquidités. Contrairement à un investissement en nom propre où les revenus sont immédiatement sujets à l’impôt sur le revenu, les fonds générés peuvent rester au sein de la SCI.

Cela donne aux investisseurs la possibilité de réinvestir le capital sans subir de fiscalité immédiate, offrant ainsi une opportunité intéressante pour ceux qui n’ont pas besoin de liquidités à court terme.

Un paramètre essentiel aujourd’hui : le financement

Un paramètre essentiel aujourd'hui le financement

Après avoir décortiqué les mérites et les inconvénients des différentes structures d’investissement, il est impossible d’ignorer la question du financement. Si l’investissement immobilier sans apport étaient encore facilement réalisable il y a quelques années, les difficultés pour obtenir un prêt sont de plus en plus présentes. Dans le climat économique actuel, le financement est souvent le pivot sur lequel bascule la décision entre investir en nom propre et opter pour une Société Civile Immobilière (SCI).

La contrainte du ratio d’endettement en nom propre

Si vous optez pour l’investissement en nom propre, le passage par la case banque est devenu un parcours semé d’embûches. Aujourd’hui, les critères d’octroi de prêts sont plus rigides qu’auparavant. Les banques ont tendance à imposer un ratio d’endettement maximal de 35%, ce qui peut devenir un frein sérieux pour les investisseurs déjà endettés. Si vous avez déjà atteint ce seuil, les portes du financement bancaire pourraient vous être hermétiquement fermées.

La flexibilité de la SCI en matière de financement

Par contraste, investir via une SCI peut s’avérer être une bouffée d’air frais dans le labyrinthe du financement immobilier. La société ayant son propre patrimoine, elle n’est pas contrainte par les mêmes limites en matière de ratio d’endettement. Cela signifie que les investisseurs peuvent contourner cette règle du 35% en investissant à travers une SCI. Les banques examinent certes la santé financière des actionnaires, mais l’endettement de la société est évalué de manière plus flexible. Ainsi, pour ceux dont le patrimoine investi en nom propre atteint un seuil conséquent, la SCI devient un véhicule d’investissement à considérer sérieusement.

En conclusion

La question de choisir entre investir en nom propre et via une Société Civile Immobilière (SCI) n’est pas anodine, et les implications vont bien au-delà de la seule dimension fiscale. En effet, comme nous l’avons vu, fiscalité, gestion, financement et transmission du patrimoine sont autant de variables qui entrent en ligne de compte.

Voici un tableau récapitulatif qui pourrait vous aider à faire un choix plus éclairé :

CritèreNom PropreSCI
FiscalitéAvantageux sous le régime LMNPPotentiellement lourde sur la plus-value
Gestion de la « structure »Simple et moins coûteusePlus complexe et coûteuse
FinancementRatio d’endettement strict (35%)Plus de flexibilité sur le ratio d’endettement
Investissement à plusieursPeut poser des problèmes d’indivisionIdéale pour les investissements à plusieurs
Transmission du patrimoineMoins d’options d’optimisation fiscaleFacilite la transmission par cession ou démembrement de parts sociales

Tout choix d’investissement doit être méticuleusement réfléchi et, si possible, discuté avec un conseiller en gestion de patrimoine ou un expert fiscal. Chaque cas est unique et il est indispensable de prendre en compte votre propre situation financière, vos objectifs d’investissement et votre horizon de placement.

A lire également :